Nul n’ignore aujourd’hui l’importance et la richesse des zones humides. Suite à une prise de conscience tardive de leur fragilité mais aussi et surtout de leur utilité, de nombreux inventaires de zones humides se mettent progressivement en place en Europe.
En effet, l’inventaire des zones humides est une étape nécessaire pour la protection et la gestion durable de ces milieux. La connaissance de ces dernières est primordiale pour un aménagement du territoire soucieux de la gestion de la ressource en eau et de la préservation de sites d’intérêt biologique.
De plus, la protection de ces milieux est un élément déterminant pour l’atteinte du bon état écologique visé par la Directive Cadre Européenne sur l’Eau de 2000. On connait en effet leur influence sur l’amélioration de la qualité de l’eau et sur la diminution des apports sur les cours d’eau (tant au niveau des produits phytosanitaires que des nitrates, des phosphates et des matières en suspension).
Définition :
L’article 1 de la Convention de Ramsar définit les zones humides comme : « des étendues de marais, de fagnes, de tourbières ou d’eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, où l’eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre ou salée, y compris des étendues d’eau marine dont la profondeur à marée basse n’excède pas six mètres« .
En France, c’est avec la Loi sur l’eau de 1992 que les zones humides ont enfin été reconnues comme déterminantes pour la protection et le bon fonctionnement des écosystèmes aquatiques.
Son article 2 définit les zones humides comme des « terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année ».
Cette définition a d’ailleurs été reprise par la Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques du 30 décembre 2006, dans l’article L211-I (Code de l’Environnement).
Fonctions des zones humides :
Trois grandes fonctions bien connues des zones humides sont distinguées :
– Fonction de régulation hydraulique : ou communément appelée « Effet éponge » (intérêts en termes d’expansion de crue, de stockage d’eau dans les sols, de soutien d’étiage en période déficitaire).
– Fonction de régulations biogéochimiques : les zones humides sont apparentées à des « filtres naturels » (intérêts en termes d’interception des ruissellements de surface ou de faible profondeur, garantissant ainsi les processus de dégradation mais également de rétention d’éléments tels que les phosphates, nitrates, pesticides, matières organiques et matières en suspension).
– Fonction de support de la biodiversité : les zones humides abritent une faune et une flore diversifiées souvent à forte valeur patrimoniale.
D’autres fonctions et intérêts leur sont aussi associés dont :
– La production exceptionnelle de matière végétale (en quantité comme en qualité),
– Des intérêts cynégétiques,
– Des valeurs touristiques importantes.